Logement

J’entends et je comprends les privilégiés dont je fais partie, qui habitons notre superbe territoire . Nous souhaitons tous conserver jalousement notre cadre de vie et en bénéficier, nous, nos enfants et petits-enfants, inconditionnellement, loin du tumulte des zones côtières et urbaines . Mais ce luxe-là, car c’est bien un luxe dont on parle, ce luxe a un prix. Le prix d’un territoire dont le m2 sera de jours en jours plus cher puisque la pénurie, engendre la rareté et ainsi les prix grimpent rapidement. Le prix d’un territoire qui, s’il devient inaccessible aux jeunes, aux primo-accédants et aux familles , verra sa population vieillir, avec une prépondérance de propriétaires retraités. Le prix d’un territoire qui restera toujours un peu plus raisonnable que ceux des bords de mer, et accueillera, in fine, toujours plus de résidents dits « secondaires ». Et voilà comment une volonté tout à fait légitime, celle de limiter l’urbanisation, peut conduire à la dégradation d’un territoire. Un autre aspect est à prendre en considération. La population du pays de Fayence réclame depuis fort longtemps un lycée. Le lycée qui peut s’apparenter à l’arlésienne, on en parle beaucoup mais on ne la voit jamais, deviendra de plus en plus difficile et légitime à obtenir avec une décroissance de la jeunesse de notre pays de Fayence. Quels seront les arguments à avancer auprès de la Région et de l’Education Nationale. Les bassins de vie en augmentation démographique passeront toujours avant notre territoire. Il en sera de même en ce qui concerne les infrastructures routières. Moins d’actifs sur notre territoire entraînera irrémédiablement moins d’urgence à obtenir des plans favorables à la mobilité. Le Maire de Fayence, avec peu de bienveillance, il faut le dire, parle des paysages torturés de Braque ou de Picasso en parlant de Montauroux et sa plaine. Mais les habitants de Fayence (paysage de Cézanne!) et d’autres villages devraient être reconnaissants d’avoir à proximité immédiate des zones qui permettent de limiter leur empreinte carbone pour assurer leur quotidien. Est-ce que Fayence serait autant attractif si ses habitants devaient faire 45 minutes de trajet au moindre besoin de vêtements, de jouets, de bricolage, d’électroménager … Nous sommes tout à fait d’accord sur le manque de schéma directeur qui aurait pu permettre une harmonisation de ces secteurs commerciaux et industriels. Mais qu’y a-t-il sur Fayence pour enrichir l’économie de notre territoire et autoriser la critique des autres villages ? Le tournant qui est à prendre dans les années qui viennent engageront durablement l’avenir du Pays de Fayence. Notre territoire est un tout et chaque composante communale est inter-dépendante des autres! Une trop forte expansion ne sera pas en adéquation avec les infrastructures et les ressources actuelles. Le repli sur soi n’apportera que difficultés économiques pour la population active qui voudra vivre à l’année en Pays de Fayence. Entre ces deux extrémités, n’existe t- il pas une voie, celle de la raison et de la sagesse?